L'entrée et le milieu de gamme?

Entre une guitare à 50 euros sur internet, à 150 euros a Cash Converters (ou autre), ou à 450 euros en magasin de musique, y'a pas tant de différence que ça, du moment qu'elle est bien réglée et optimisée. Ce qui fait la différence entre la gratte à 50 euros sur internet et la Squier ou l'Epiphone dans un magasin de musique, c'est que le magasin va tout faire pour qu'elle se vende: donc si c'est pas aligné, si les cordes sont à 3 centimètres du manche, le magasin va mettre un gars sur l'affaire, quitte à refaire un sillet ou autre, à passer un coup sur le coté du manche pour limer les frettes. Et je parle même pas des guitares haut de gamme qui seront bichonnées pour être sous leur meilleur jour pour justifier leur prix.

Et point barre.

Si les grattes des Cash converters et qu'on reçoit du net sont "pourries", c'est parce qu'on leur a pas donné l'opportunité de ne pas l'être. J'ai acheté un paquet de grattes au prix de quelques jeux de cordes parce que les gars pensaient qu'elles étaient foutues (mécaniques pétées, sillet mal limé etc.) avec quelques euros et de l'huile de coude, elles se tiennent dans la cour des grattes à 450/500 euros, même au niveau du son.

Pour passer dans la "cour des grands", donc, choix de bois, processus de finition à la main, finition plus soignée etc. Faut passer largement au dessus. Donc souvent dans du US ou du MIJ donc du "terminé main" style PRS/GIbson/Fender. Ensuite, on a une autre "cour" ou le prix continue de monter, mais la qualité très peu (voire pas du tout). C'est là qu'on arrive dans du custom (lire mon article sur « la part du rêve » qui parle de cette catégorie là).


Conclusion ? Faites régler votre guitare d'entrée de gamme, ou payez la un peu plus cher dans un magasin plutôt que sur le net. Puis économisez. Quand vous vous paierez une guitare, passez directement a la gamme supérieure (et pas au milieu de gamme).

Vivre de la/sa musique?

Suite à une intervention sur les creative commons, je me suis rendu compte, par leur questions, que les amateurs musiciens rêvent encore d'exercer ce métier. Donc, d'être payé pour faire de la musique.


Il y a deux possibilités : faire SA musique. Dans les faits, c'est assez compliqué. Et à la condition que ce que vous proposez soit vraiment innovant, particulièrement populaire, que vos chansons, votre présence scénique, vos arrangements soient vraiment intéressants, et que vous vous retrouviez au bon moment au bon endroit, vous pouvez éventuellement avoir un peu de succès. Et encore, par succès, cela ne signifie pas forcément gagner des millions d'euros. Ça veut quand même dire faire des sacrifices, comme le fait de vivre sur la route, se taper des plans pas toujours bien rémunéré/dans des conditions pourries (au choix, sono/ingé son/repas/hôtel etc. pas au niveau).

L'avantage de cette vie là, c'est de vraiment faire ce que l'on aime faire, et que le pied qu'on prend quelques heures sur scène compensent les inconvénients du reste.

Dans quelques rares cas (comme le loto), notre chanson est choisie pour passer à la radio, pour faire une pub, pour un générique, et là, c'est la grosse machine de guerre qui se met en marche : en deçà d'une certaine popularité, on ne gagne presque rien, tandis qu'a partir d'un certain niveau, on commence à collecter des gros sous... Cependant, à de très rares exceptions, cela ne se fait pas automatiquement, et il faut compter sur son réseau et le soutien de « placeurs » de musique pour que l'on arrive à se mettre dans ce milieu là. En attendant que (hypothétiquement) cela arrive, il vaut mieux faire un autre métier...

Encore une fois, les musiciens pros vous parlerons de ces groupes qui avaient tout pour réussir, les chansons, le look, la présence sur scène, qui se sont défoncés en tournant des années, voire ont réussi à influencer une génération de musiciens, mais qui n'en n'ont JAMAIS vécu (regarder le film « anvil » pour vous en persuader. Ce genre de groupe est plus la norme que l'exception). Des groupes rock en France qui ont une exposition nationale sont souvent composés d'intérimaires et/ou de profs de musique, à défaut de pouvoir atteindre l'intermittence. Vous pourrez parler également à des vieux loups de mer qui sont aigris de porter leur amplis à 3 heures de mat' a l'arrière du camion. Mais qui ne se voient pas faire un autre métier.


La deuxième possibilité, faire de LA musique. En gros, tenter d'avoir la statut d'intermittent,en sachant qu'a l'époque, on pouvait, avec la saison de l'été, arriver a avoir les 507 heures (donc environ 43 cachets) sur un an. Sauf que désormais, la période, réduite à un peu plus de 300 jours, exclu que l'on puisse faire les cachets toujours à la même époque de l'année. On doit donc pouvoir travailler au moins une fois par semaine en étant déclaré. Ça peut se faire sur les beaux jours. Mais d'octobre à mars, les places sont chères pour les groupes. Beaucoup de musiciens se retrouvent donc à courir le cachet pour boucler leur dossier.

Dans ce cas là, on fait la musique que les gens commandent : communion, mariage, bar-mitzvah, évènement de Comité d'Entreprise. Le minimum est d'être particulièrement polyvalent, avec un niveau de lecture qui nous permettra d'ingérer un répertoire énorme, voire de déchiffrer à vue, en ayant le don d'être un caméléon musical, pouvant passer du jazz au métal selon le répertoire de votre formation.

Dans les faits, les places sont chères, surtout pour les guitaristes. Les plans rémunérés et déclarés sont de plus en plus rares, et seuls les gros poissons arrivent à garder la tête hors de l'eau (si l'on peut dire) en ayant tissé un réseau autour de CE, de mairies, et de boites spécialisées dans l'évènementiel. Dans le circuit du piano bar, les plans sont rarement déclarés (et sont payés au tire boulettes), et certains musiciens sont donc obligés de faire 3 concerts pour en déclarer 1 et payer les charges. Si vous ne faites que du piano bar, vous aurez donc 130 concerts à faire sur une période de 300 jours pour être intermittent. Bon courage, j'espère que votre ampli est léger.


La conclusion ? Il existe un paquet d'autres possibilités pour vivre autour de la musique. Mon conseil : devenez le meilleur musicien que vous puissiez être, tournez/faites vous connaitre au maximum, si vous êtes capable de faire les sacrifices que cela implique. Bossez votre instrument, soignez votre réseau, connaissez votre matériel. Ayez un métier. N'importe lequel, qui vous fera vivre. Mieux vaux garder sa musique comme passe temps que passer son temps à faire la musique des autres pour gagner sa vie.

La part du rêve.

S'équiper en matériel performant, adapté à nos besoins, et d'une manière particulière au milieu de la musique, qui nous fasse rêver, est primordial.

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Petit mais costaud

Juste pour dire que j'applique ce que je dis dans mes articles.

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Préparer un concert avec un groupe, partie 3

Dernière partie de la série: les répétitions en groupe.

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